Un tour à l’atelier

La fibre a une nervosité, une souplesse qui lui est propre.
Pour la travailler, il faut apprendre à déceler ses points de résistance et d’abandon.
L’ombre et la lumière me renvoient à l’espace,
à la perspective des lignes tracées par le soleil.
La vibration de l’air et de la lumière se jouent de ces lignes quelquefois,
ce sont des indices de quelque chose à explorer,
à pousser plus loin pour aller au-delà.
Entre, entrelacs.

Mes tapisseries n’existent pas sans les installations in situ.
Elles s’inscrivent dans un langage poétique,
passerelle entre ce que je vis, ce que je perçois de l’espace,
et comment je vais me laisser prendre par le lieu.
Par le geste répétitif, le plaisir tactile,
la main porte la mémoire, du jardin au métier Gobelin.
Mes paysages, mon jardin intérieur
ont pour horizon une certaine vision du monde,
enrichis de chaque rencontre, de chaque échange dans un langage sensible.